Un ancien pilote d’essai de Boeing a été accusé jeudi d’avoir omis de transmettre des informations critiques au régulateur américain de l’aviation, la FAA (Federal Aviation Administration), tout en certifiant un 737 Max qu’il ne voulait pas devenir « Bouc émissaire », a noté son avocat vendredi 15 octobre.
L’avocat de l’ex-pilote milite pour la poursuite des enquêtes
Mark Forkner, 49 ans, est la première personne à être poursuivie dans le cadre de l’enquête sur les causes des accidents du 737 Max en 2018 et 2019 qui ont fait 346 morts. “Cette tragédie mérite d’être la recherche de la vérité et non la recherche d’un bouc émissaire” a déclaré l’avocat David Greger dans une lettre à l’AFP. « Si le gouvernement porte vraiment cette affaire devant les tribunaux, la vérité sera révélée que Mark n’a pas causé cette tragédie, qu’il n’a pas menti et qu’il ne devrait pas être inculpé » ajouta-t-il.
Informations erronées, inexactes et incomplètes
Un grand jury du Texas a inculpé Mark Forkner. Il est accusé d’avoir fourni à la Federal Aviation Administration (FAA) « des informations erronées, inexactes et incomplètes en modifiant le programme de contrôle de vol MCAS, qui a été impliqué dans les deux tragédies ». Et pour cela, faire économiser de l’argent à Boeing. Dans une lettre à un collègue révélée en 2019, il notait spécifiquement que le logiciel rendait l’avion difficile à piloter dans un simulateur. Mais il a délibérément choisi de ne pas partager ces informations avec la FAA (Federal Aviation Administration), ce qui a conduit le régulateur à ne pas exiger de formation spécifique pour les pilotes et à ne pas inclure de référence au MCAS dans les documents de formation. Boeing a déjà admis être responsable de la manipulation des autorités et a accepté en janvier de payer plus de 2,5 milliards de dollars pour régler certaines poursuites. Mais personne n’a encore été poursuivie dans cette affaire. Des représentants des familles des victimes ont affirmé vendredi que Mark Forkner était surtout « le bouc émissaire ».